bruxisme

Interview sur le bruxisme

Le bruxisme

Interview avec le docteur Séverine Zientarki, Dentiste généraliste, occlusodontiste et nutrithérapeute enBelgique. Interview d’Audrey Nicoulaud.

Le Dr Zientarki est diplômée en dentisterie générale. Elle a pratiqué cette discipline exclusivement pendant 7 ans avant de s’intéressser à l’occlusodontie. C’est une approche globale de la personne qui vise à rétablir une bonne fonction des différents composants de la bouche sollicités durant les mouvements de la mâchoire, à savoir les dents, les muscles et les articulations.

 
 

Qu’est-ce-que le bruxisme ?

C’est l’ensemble des tensions qu’il va y avoir dans une mâchoire dès le moment où il y a une espèce de tension statique ou dynamique. Normalement, la mâchoire est une articulation qui devrait « flotter » dans le vide, que ce soit la journée ou la nuit. Le bruxisme va d’une tension très légère et statique [exemples concrets : les dents se touchent, voire même une tension dans la mâchoire sans que les dents se touchent] jusqu’à un serrage très puissant la nuit, avec déplacement dentaire, grincement des dents.

 
 
Quel est son impact sur le corps ?

L’impact va dépendre de plusieurs choses, déjà du type d’activité motrice. S’il s’agit vraiment d’un serrement dentaire avec des déplacements importants de la mandibule, on risque d’avoir, notamment au niveau dentaire des dégâts importants.

Chez les patients qui sont plus dans une tension statique légère, il peut y avoir zéro conséquence, ou éventuellement de la douleur. Il peut y avoir aussi des douleurs à la tête, toutes sortes de céphalées qui sont causées par les tensions dans la mâchoire ou encore les problèmes dentaires engendrés et dysfonctions au niveau de la mâchoire.
 
Les conséquences vont dépendre de la sévérité du bruxisme, de sa fréquence plus ou moins importante et de son intensité.
 
Est-ce-qu’il y a un lien entre syndrome d’apnée du sommeil et bruxisme ?
On remarque, oui, qu’il y a un lien important entre les personnes qui font des apnées durant leur sommeil (SAOS) ou qui ont des problèmes obstructifs (c’est-à-dire même si l’apnée n’est pas complète, du moment qu’il y a un rétrécissement et que le passage de l’air ne se fait pas complètement) et le bruxisme. Il y a en effet plus d’épisodes de bruxisme chez ces patients-là.
Une des hypothèses avancées, comme ce sont des études qui sont en cours, c’est que le cerveau remarquerait la diminution de la saturation en oxygène, causée soit par le rétrécissement du passage de l’air soit par l’obstruction complète et que le cerveau, en réponse à cela, déclencherait une tension au niveau des muscles masticateurs pour aider à rétablir le tonus au niveau des voies respiratoires supérieures et à rétablir le passage de l’air. Tout cela n’est qu’une hypothèse encore une fois.
 
Quels sont les différentes solutions et traitements qu’on peut proposer ?
La toute première chose, c’est de chercher à comprendre pourquoi la personne serre les dents. Car il y a presque autant de combinaisons de bruxime possibles et de causes possibles, qu’il y a de patients.
 

Si c’est un patient pour qui le bruxisme n’est pas très grave et que c’est son hygiène de vie qui le produit, on travaille sur cela et on protège les dents avec une gouttière quand c’est nécessaire. Et puis il y a des causes biologiques qui expliquent le bruxisme, notamment quand on a un trouble respiratoire, un syndrome d’apnée du sommeil, etc. Auquel cas, on en fait la priorité dans le traitement.

En tout cas, la première chose à faire est de dédramatiser car les conséquences ne sont pas toujours négatives et aller consulter.

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